Un mauvais rêve ?
J’étais dans les bras de ma mère, elle me portait, elle courrait dans les rues de la cité blanche. Ballotée dans tous les sens j’avais du mal à fixer mon père qui avait un air grave affiché sur son facies, nous étions suivis par trois autres personnes. Nous fîmes éruption dans une petite maison du quartier des alchimistes, l’entrée de cette dernière donnait sur le salon dans lequel jouaient deux enfants, deux jeunes filles, plus grandes et âgées que moi visiblement.
Une des personnes qui nous suivait nous passât devant et s’avança au milieu de la pièce avant de lancer à haute voix un appel destiné à son mari. Il descendit de l’étage par l’escalier en bois avec trois garçonnets collés aux trousses. C’était une maison pleine d’Eniripsa à l’exception de notre groupe qui venait d’entrer et d’une des deux fillettes qui était dans le salon.
La mère de la famille pris un ton grave et expliqua son mari qu’il devait partir de la ville avec tous les enfants.
S’en suivi alors une discussion houleuse entre le couple, l’Eniripsa s’opposait clairement au fait que son épouse ne vienne pas avec eux, cette dernière contre-argumentait à chaque fois qu’elle faisait partie de la milice et de ce fait elle n’avait pas l’intention de fuir lâchement et d’abandonner ses compagnons.
Je m’agrippais au coup de ma génitrice du mieux que je pouvais, la peur était en train de me saisir, mes parents allaient me laisser pour partir au front, tous deux de la milice, c’était leur devoir et ma hantise.
Elle me murmurait des mots doux pour m’apaiser mais je n’y arrivais pas du haut de mes cinq ans.
Un des aventuriers qui était resté jusque-là en retrait s’avança et passa au milieu du couple de fée, interrompant la discussion qui commencer à prendre tournure de dispute. Torse nu et les mains ensanglantées il s’approcha d’une fillette et s’agenouilla devant elle, il lui fit promettre qu’elle devait nous protéger à tous prix pendant notre fuite. Ce monstre venait de demandé à sa fille qui devait avoir le double de mon âge, peut-être un peu plus, de se battre contre je ne sais quoi si nécessaire. La jeune disciple de Sacrieur semblait ravie à l’idée de pouvoir faire couler son sang.
Son père se releva et se plaça alors entre le couple d’Eniripsa, tournant le dos à la femme et faisant face à son mari, il lui expliqua qu’il n’y avait plus de temps pour les gamineries, et que nous devions fuir par le zaap.
Mon père m’arracha de la douce étreinte de ma maman et me plaça dans les bras de l’Eniripsa que je ne connaissais pas. J’hurlais de toutes mes forces protestant contre cette injustice et puis ce fut le voile blanc complet, un des deux Eniripsa m’avait jeté un mot d’apaisement d’une puissance extraordinaire, je m’étais endormie aussi tôt.
J’émergeais difficilement de mon sommeil et tous mes souvenirs étaient flous, embrumés. Je regardais autour de moi les yeux mi-clos pour lutter contre l’agression de la luminosité ambiante. Il faisait chaud et il y avait du bruit. Beaucoup de bruit. J’étais dans une cahute de pécheur sur l’ile d’Otomaï, moi et tous les autres enfants. A cet instant, mon esprit était encore trop endormi pour réaliser ce qui s’était passé. Ma nature timide me poussa à aller vers la disciple de Sacrieur qui restait calmement debout devant le rideau de l’entrée à attendre quelque chose. Je regardais alors les Eniripsas qui jouaient tout en criant de joie puis je demandais timidement à l’ensanglantée ce qu’elle faisait. Sans même daigner m’adresser un regard, elle m’avoua son impatience de revoir ses parents car elle avait réussi quelque chose dont elle était fière.
Ses parents … Mes parents … Mon esprit se
réveilla, mes
angoisses et ma
terreur avec et mon
cauchemar se termina.